Interview du Dr Stéphane BUCHET

Dermatologue en libéral et aux Hôpitaux du Léman

 

Depuis quand avez-vous commencé à intégrer la téléexpertise dans votre pratique ?

J’ai commencé mes premières téléexpertises sous MonSisra en septembre 2022. J’ai intégré progressivement cet outil à ma pratique, grâce à l’accompagnement proposé par l’animatrice territoriale du GCS Sara de mon territoire. Elle m’a aidé à me déclarer expert et à faire les premières démarches. J’ai ensuite débuté mes téléexpertises avec les médecins avec lesquels j’avais l’habitude de correspondre. Cette pratique était déjà ancrée dans mon exercice, puisque depuis des années je donnais des avis de façon non sécurisés, par Internet. A chaque nouvelle demande d’avis je propose maintenant de passer par MonSisra, afin de sécuriser l’échange.

 

En pratique comment fonctionnez-vous ?

Je ne suis sollicité que par des professionnels que je connais, ayant suffisamment de travail pour ne pas vouloir élargir mon périmètre. Je rends ainsi service aux médecins du Nord du département de la Haute-Savoie.
Je fais de 30 à 50 téléexpertises par mois et y consacre entre une demi-heure et une heure par jour. Je réponds aux demandes dans les 24 à 48h.

 

Quel est l’intérêt de requérir à de la téléexpertise pour un avis en dermatologie ?

Il y a pour moi plusieurs intérêts.
Le premier est que l’usage de MonSisra permet de rationaliser le système. Avant, je recevais des demandes qui étaient parfois mal formulées avec une simple photo prise depuis un portable. Il était difficile d’accepter ce type de demande sans informations complémentaires. Au travers de MonSisra, les demandes sont qualifiées, étayées de photos, permettant d’avoir des dossiers bien structurés. L’outil proposé par le GCS Sara est très bien fait, avec un formatage de la demande de qualité. Le travail est fluide et cela fonctionne bien. Vous avez construit les bases, il faut que les médecins s’en emparent !

D’autre part, je ne donne des avis que pour des patients qui posent un problème de diagnostique au médecin. Ça me permet, quand c’est nécessaire, de proposer de voir le patient pour ceux qui ont une pathologie qui nécessite un suivi.
De beaux diagnostics sont ainsi réalisés, comme en EHPAD par exemple, où certains résidents ne peuvent pas se déplacer. Pour le médecin traitant cela permet d’avoir un avis, une conduite à tenir.

 

Avez-vous rencontré des freins ou des difficultés en tant qu’expert ?

Avec l’usage, je trouve l’outil très adapté. Je n’ai aucun problème. Je reçois mes demandes et les traite sans soucis.
Les deux seuls bémols sont le temps que j’y consacre et la partie facturation.
Pour chaque téléexpertise il y a environ un quart d’heure de travail. Le temps dédié à cette activité peut donc être important si j’ai un grand nombre de demandes.

La deuxième difficulté est liée au processus de facturation. Pour chaque téléexpertise je remplis une feuille de soins. En fin de mois je dois adresser le paquet de feuilles de soins par lettre recommandée à la CPAM, ce qui est un peu chronophage.
La cotation des demandes d’avis*, accessible via l’outil de téléexpertise, est très bien faite mais ne me sert qu’à remplir et vérifier mes feuilles de soins. Elle n’a pas de légitimité pour avoir une discussion avec la CPAM sur le plan de la reconnaissance de l’acte et avec mon logiciel de cabinet, il est très compliqué de faire des feuilles de soins dématérialisées.

 

*Vous pourrez coter vos demandes d’avis et les données nécessaires à la facturation (NIR patient, nom de l’expert, …) accessible au format Excel via une page dédiée.