Prise en charge en urgence

Les enjeux du projet

 

Le système d’information régional pour les SMUR terrestres et héliportés permet de saisir sur le lieu même de l’intervention, de manière informatique et sécurisée, toutes les données concernant le patient pris en charge.

Toutes les données sont directement disponibles et partagées avec la régulation centre 15 et avec les services d’urgence, favorisant un meilleur suivi du patient.  Pour les professionnels des urgences, cet outil, outre son ergonomie adaptée, leur permet de disposer d’un recueil de données fiables d’intervention, facilitant également l’échange de bonnes pratiques.

Les actions conduites en 2022

Le GCS Sara, opère en tant qu’assistance à maitrise d’ouvrage pour assurer les missions de coordination et suivi :

  • du déploiement opéré par le titulaire du marché
  • des demandes d’évolutions sur l’outil
  • de l’exécution du marché et engagements du titulaire du marché, en tant que coordinateur du groupement de commandes

Ces actions sont réalisées en lien avec le réseau régional des Urgences Urg’ARA.

Point d'étape et perspectives

 

Après une phase pilote sur le 1e semestre 2022, la généralisation du dispositif a commencé en septembre 2022.

A fin 2022, sur les 54 établissements géographiques sièges de SMUR de la région, 19 ont été déployés.

L’objectif est d’avoir déployé au total 40 établissements géographiques sièges de SMUR pour septembre 2023, soit après 1 an de généralisation.

Interview du Dr Abdesslam REDJALINE

Médecin coordinateur chez Observatoire Régional des Urgences Rhône-Alpes et représentant à la Fédération Des Observatoires Régionaux des Urgences (FEDORU)


Quelle est l’origine du projet SI SMUR ?

Nous nous sommes très vite rendu compte que l’informatisation des SMUR était primordiale, étant encore les seuls dans le monde hospitalier à travailler avec une feuille et un stylo. De fait, les observations n’étaient pas toujours très lisibles et nous avions très peu d’informations. Les professionnels qui recevaient les patients s’en plaignaient et ça n’était pas satisfaisant non plus au niveau de la traçabilité.
Nous avions des registres sur différentes pathologies telles que l’arrêt cardiaque ou le traumatisé sévère. L’objectif était de numériser ces supports pour être plus exhaustifs et plus opérationnels. Nous avons donc commencé à réfléchir au sujet en 2018. Notre ambition était de se doter d’un outil fonctionnel et lisible, permettant de remplir tous les registres de traitements de données de filières afin d’optimiser et tracer les prises en charge. Avoir un outil commun pour tous nos SMUR était primordial, afin que l’on puisse communiquer entre nous, ce qui n’est pas possible avec des outils différents !

Nous sommes alors partis sur un appel d’offres, avec le GCS Sara, et le soutien de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.

 

Quel est votre rôle dans ce projet ?

Je suis médecin urgentiste au Centre Hospitalier Le Corbusier, à Firminy. A l’époque du projet SI SMUR je gérai un des services des 4 réseaux d’Urgences, le REULIAN, réseau sur la Loire et l’Ardèche Nord.
Le rôle de ce réseau était de créer des filières de soins pour permettre à n’importe quel patient se présentant dans n’importe quel service d’urgence de bénéficier des bons plateaux techniques et des bons retransferts afin qu’il ne se trouve pas dans une impasse. En 2015 j’ai pris la tête de l’Observatoire Régional des Urgences (ORU), qui venait de se créer. C’est là où j’ai été en lien avec le GCS Sara et que l’on a commencé à travailler sur le Résumé de Passage aux Urgences (RPU). Nous avons alimenté nos bases de données puis travaillé sur eCerveau, outil qui concentre et agrège les données issues des RPU pour restituer ces informations auprès des acteurs habilités. Je suis petit à petit devenu un expert métier sur le sujet. En 2022, les réseaux Lyonnais et l’ORU ont donné naissance à Urg’Ara, permettant de donner un peu plus d’ampleur à cet observatoire régional.

Aujourd’hui, je gère l’Observatoire et Urg’Ara et suis sur la partie pilotage SI SMUR, sur le plan métier. C’est également associé à nous le Dr Jonathan Duchêne, urgentiste au SAMU d’Aurillac, qui nous a rejoint depuis la fusion des régions et pilote aussi le projet.
Le GCS Sara assure le pilotage sur la partie informatique.

 

Quel est l’intérêt de l’outil ?

Cet outil permet de ne pas avoir de perte d’informations, de pouvoir tracer les actes et alimenter des registres de données, mais aussi de voir que le bon patient va au bon endroit. Le SI SMUR permet une analyse de pratiques, comme le font les établissements, mais à une échelle régionale.

Avec ces données, l’ORU peut, a posteriori, monitorer les filières de soins et s’assurer que chaque patient bénéficie des meilleurs soins sur sa filière.

Enfin, grâce à cet outil, le SAMU a désormais la vision de tous les moyens disponibles sur toute la région. S’il voit un hélicoptère voler à vide au-dessus de son département et qu’il y a une urgence, il peut le détourner pour répondre plus rapidement à une prise en charge.

 

 

Quelle amélioration des pratiques pour les professionnels des urgences ?

L’avantage est de donner un pilotage des SAMU. Comme la tablette est géolocalisable, en lien avec les SAMU, la transmission d’informations entre un SMUR et un SAMU se fait de façon plus rapide. Avant on prenait une photo avec son téléphone portable et on envoyait sur le téléphone portable du médecin régulateur. Maintenant on a un outil qui permet de faire de la transmission de données assez rapidement et facilement. Par exemple, transmettre un électrocardiogramme d’un Scope au cardiologue qui va recevoir le patient est désormais possible grâce à l’utilisation de cet outil informatique.

Désormais, dans une salle de réanimation on a une traçabilité des médicaments qui ont été donnés et de l’information transmise, ce qui bénéficie à la prise en charge dans le service receveur. Les professionnels savent ce qui a été fait ou ce qui peut être fait, c’est vraiment la plus-value de l’outil !